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Le centre d’appel

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  • Le résumé de Daniel Telliez : A partir d’un centre d’appel délocalisé, une bouleversante histoire d’aujourd’hui se noue entre des êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer Constantine, téléphoniste à Dakar ; Aimé, qui n’en peut plus de vendre ses contrats d’assurance; Luc, handicapé coincé dans sa banlieue et Ali, qui vit sous le soleil de Dieu. Métissage du monde, abolition des frontières, course au rendement, vies marquées par la solitude et les inégalités : de Dakar à Paris, José Frèches nous révèle ici une nouvelle facette de son exception. nel talent de conteur populaire !
  • L’auteur : José Frèches vit dans sa prime jeunesse le plus souvent à l’étranger, comme son père professeur de lycée puis d’université. Installé en France, en 1967, il débute à Aix-en-Provence ses études d’histoire de l’art et, en 1970, il est reçu premier au concours de conservateur de musées de France.Il est d’abord conservateur de la section Chine au musée Guimet. Passé ensuite par le Louvre, le musée de Grenoble et l’Inspection des Musées de province, il intègre après son service militaire l’ENA d’où il sort en 1978 comme conseiller à la Cour des Comptes. Il devient ensuite directeur-adjoint de la communication de la Ville de Paris auprès de Jacques Chirac. Dans ces fonctions, il lance le câble et crée la Vidéothèque de Paris. De 1986 à 1988, il est conseiller au cabinet de Jacques Chirac, Premier ministre. Il y est en charge de l’audiovisuel et de la presse. Il s’occupe ainsi de la privatisation de TF1. De 1988 à 1990, il est directeur à Canal+, avant de rejoindre Pierre Fabre, le fondateur des laboratoires pharmaceutiques et parapharmaceutiques du même nom. De 1998 à 2000, il est PDG du groupe de presse Midi libre. En 2007, il rejoint l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle, en charge, avec François de La Brosse, de la communication et de l’édition du site internet de campagne et en particulier de la NSTV, la chaine vidéo du site. Il écrit de nombreux romans qui se déroulent dans la Chine millénaire et qui connaissent un très grand succès de vente. Ses best-sellers (« Le Disque de jade », « L’Impératrice de la soie », « L’Empire des larmes »), parus dans de nombreux pays, ont fait de lui le grand romancier de la Chine ancienne. Auteur également d’une biographie romancée de Bouddha (« Moi, Bouddha »).
  • Ce que Daniel Telliez en pense : Constantine est sénégalaise et travaille à Dakar, dans un centre d’appel. Elle est la petite amie de Robert Ali depuis peu. Elle pense être amoureuse de lui. Lui est éperdument amoureux d’elle et souhaite pouvoir l’épouser, et peut-être même assez rapidement. Constantine est téléprospectrice pour les assurances-vie Aurore Assurance. Tous les jours elle espère décrocher un « prospect » qui lui permettra peut-être d’être titularisée et d’aider sa mère à faire face aux besoins quotidiens. Arrive le jour où elle appelle à Paris une certaine Mme Verchère. Mais c’est Luc, le fils, qui décroche. Ce dernier tombe sous le charme de cette voix si douce et commence à rêver d’une rencontre avec cette Lucile, prénom professionnel donné à Constantine par le responsable du centre d’appel. Pour pouvoir garder Lucile le plus longtemps possible au bout du fil, Luc va chercher diverses façons et notamment accepter de s’assurer chez Aurore. A partir de ce moment-là entre en scène Aimé, le commercial d’Aurore Assurance qui est chargé de rencontrer Luc pour lui faire signer son contrat. Voici les 4 personnages principaux du récit. Robert Ali est toutefois celui qui est le moins présent durant ce roman. En bref cette histoire raconte le lien de 4 personnes à partir d’un simple coup de fil émanant d’un centre d’appel à Dakar.Ce livre est donc une histoire à quatre voix dont les différents personnages sont liés à un centre d’appel. Ce genre de centre a pour but de« procéder à la prospection systématique de l’annuaire téléphonique » pour des sociétés de services françaises. Bien souvent ces centres sont délocalisés en Afrique du Nord, et ici au Sénégal, pour des raisons de coût salarial. Il m’a semblé dans un premier temps entrer dans un roman d’anticipation où les « correspondants » se transforment en « prospects » dès lors que leur entretien téléphonique devient un « coup de fil abouti » (quand il dépasse les trente secondes fatidiques). Un espace où la « part variable » des opérateurs est calculée en fonction du nombre de ces « coups de fils aboutis ». Un monde surréaliste déshumanisé où il n’est question que de rendement et de performance. L’auteur joue avec les stéréotypes,les idées toutes faites, on voit combien l’humanité est fragile et grave, combien nos choix peuvent avoir des implications.C’est un roman critique de la société moderne où l’abus de pouvoir est mis en avant. Un joli roman avec des personnages touchants, abîmés par la vie. le récit nous offre une peinture douce amère de la société, qu’elle soit africaine ou française. Je le recommande.